La CSEM profondément déçue de la décision ordonnant le transfert de deux écoles à la CSPI
La présidente de la Commission scolaire English-Montréal (CSEM), Angela Mancini, a exprimé sa grande déception à l’égard de la décision du ministre de l’Éducation du Québec, Jean-François Roberge, de transférer deux bâtiments scolaires – soit l’école secondaire John Paul I, campus junior et l’école primaire Général Vanier de Saint-Léonard – à la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSPI). L’école primaire Gerald McShane à Montréal-Nord a toutefois été épargnée.
À la demande du ministre, copie de la lettre justifiant sa décision a été transmise aux parents et au personnel des trois écoles.
Mme Mancini a annoncé la tenue d’une assemblée publique à l’intention exclusive des parents, des administrateurs et des membres du conseil d’établissement des écoles John Paul I et Général Vanier le mardi 2 juillet, en soirée, à l’école secondaire Laurier Macdonald située à Saint-Léonard. Un plan d’urgence sera présenté lors de cette réunion.
« Nous sommes très déçus de cette nouvelle et avons tout tenté pour sauver ces écoles », a déclaré Mme Mancini. « Nous allons maintenant examiner tous les recours qui s’offrent à nous. »
Le 26 juin, la CSEM a annoncé une proposition de réorganisation majeure en vue de revoir et de consolider ses écoles pour éviter d’autres transferts forcés imposés par le ministre.
Vous trouverez ci-dessous copie de la lettre :
Chers parents de la Commission scolaire English-Montréal,
Les intenses négociations et les fuites d'informations de ces derniers mois ont été stressantes pour vous et pour les élèves de la commission scolaire English-Montréal (CSEM). La situation a créé une certaine confusion et les communications ont été ardues; je tiens donc à rétablir une saine communication avec la communauté d'expression anglaise, et c'est dans cet esprit que je m'adresse directement à vous.
Notre gouvernement a dû rendre une décision difficile. Les écoles de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île (CSPI) sont bondées, et l'afflux de nouveaux élèves l'a déjà forcée à sacrifier des installations dont tout enfant devrait pourtant bénéficier, comme des bibliothèques, des classes-ressources et des salles d'informatique. La CSPI a dû réorganiser ses effectifs scolaires et transformer en classes des locaux réservés au personnel enseignant ou affectés à l'enseignement de la musique et de l'anglais. Un centre administratif aux entreprises sera modifié de même pour accueillir des élèves à la prochaine rentrée.
Notre gouvernement a également agi. La semaine dernière, nous avons annoncé la construction de 39 écoles dans la ville de Montréal pour répondre à la crise de la surpopulation. En une année seulement, nous avons approuvé près de quatre fois plus de projets d'agrandissement ou de construction d'écoles sur l'île de Montréal que les gouvernements précédents. Ces investissements considérables vont nous aider à éviter que pareille situation ne se reproduise.
La situation actuelle ne nous laissait pas d'autre choix que de transférer les écoles Général Vanier et John Paul I à la CSPI, cet été. Dans l'intérêt de tous, nous ne pouvons pas demander aux élèves de la CSPI de rester chez eux jusqu'à la construction de nouvelles écoles. Nous sommes tenus par la Loi sur l'instruction publique d'offrir des services d'éducation à tous les enfants, qu'ils soient d'expression anglaise ou francophones.
Par contre, l'école Gerald McShane ne sera pas transférée, puisqu'il s'agit de la seule école primaire de Montréal-Nord.
J'ai lu vos lettres, j'ai rencontré certains d'entre vous qui êtes touchés par ces mesures et j'ai écouté vos doléances. Je suis moi-même père et je comprends l'inquiétude que vous éprouvez à l'idée de ce changement d'école à si brève échéance. Je suis touché par votre émotion et votre dévouement, et je veux absolument empêcher toute autre crise semblable.
Il faut bien en convenir : des classes vides ne profitent à personne. II est donc à l'avantage de tous de revoir intégralement les installations de la Commission scolaire English-Montréal (CSEM). Cet examen pourrait indiquer entre autres dans quels secteurs la population d'expression anglaise est en croissance, et je vous assure que notre gouvernement sera votre allié et agira en conséquence.
À l'évidence, la communauté d'expression anglaise doit prendre part à ce processus. Nous sommes ravis, d'ailleurs, que la CSEM ait lancé une consultation publique d'une durée de six mois qui, nous l'espérons, débouchera sur une solution pour éviter toute nouvelle crise du genre.
D'ici là, notre gouvernement versera à la CSEM une aide financière substantielle pour faciliter la transition des enfants, des enseignants et de tout le personnel scolaire susceptibles d'être touchés par cette décision.
Je vous remercie et vous prie d'agréer, chers parents, mes salutations distinguées.
Jean-François Roberge
Ministre de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur